Finaël avait été heureux de voir le bonheur briller dans le regard des humains. Il avait été témoin d'un serment...puisse ce serment ne jamais être délié. Mais il ne pouvait s'attarder dans ces lieux étrangers où l'on n'entendait ni le chant de la mer, ni le mumure du vent dans les arbres. Aussi avait-il repris le chemin de l'Ouest emportant avec lui, un trésor précieux. Douleya, pour sa plus grande joie, lui avait confié Sulinia, l'enfant qu'il aimait.
Alors que la nuit descendait, furtif, il s'était évadé de la cité des Hommes. Les portes de la ville franchies, il avait levé les yeux vers le ciel et sentit la caresse du vent. Sans hésitation, il s'était élancé sur le chemin d'une foulée longue, souple et silencieuse. Il sentait le souffle chaud de l'enfant dans son cou, il sourit. Cette tendresse simple, cette confiance absolue l'emplissait d'une joie pure et profonde. Ils seraient des ombres dans la nuit, et leurs souffles mêlés rythmeraient cette course silencieuse. Sous les étoiles, ses pas seraient comme une caresse qui effleure la terre. Pendant de longues heures, comme des rêveurs portés par un songe, ils voleraient vers la mer. Parfois un animal nocturne levait la tête à leur passage. Nul être, pendant ce voyage, ne fit obstacle à la course de l'elfe, comme si ces deux créatures étaient seulement des ombres, un souffle qui avance. Les rares prédateurs sentaient d'inctinct le danger mortel qu'il y aurait eu à menacer cette forme de laquelle émanait pourtant une lueur paisible.
Enfin, ils atteignirent les rivages et sans attendre, ils voguèrent sur l'océan, se reposant, bercés par le flux éternel.